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Foi

En hébreu, le verbe croire se rattache à une racine hébraïque qui exprime la solidité, la stabilité (la même racine que celle de AMeN) et, parlant de D., la fidélité et la vérité (Isaïe parle même du « D. de l’amen » Is . LXV, 16). Si l’homme a la EMouNaH (foi), D. est EMouNaH (constance). Le point de rencontre entre la EMouNaH d’Israël et la EMouNaH de D., c’est l’expérience de la sortie d’Égypte, prototype » de l’intervention divine dans le temps des hommes.

La foi est fermeté de l’intelligence et du cœur, mais aussi de la volonté. Il ne s’agit pas de « croire en » D., mais d’adhérer [1] de tout son être à la Parole de vie qui constitue Son enseignement. Le signe de la confiance en D., c’est autant l’obéissance (cf. Genèse XV, 6) que la prière .

La foi comme « croyance » devient une notion plus fréquente dans le Ju­daïsme post-biblique. De l’époque hellénistique et jusqu’au Moyen-Age, des tentatives de formulation doctrinale seront tentées, discutées, com­battues. Maïmonide (1135-1204) rédigera une liste de treize articles de foi qui, si elle n’a pas été acceptée d’emblée, a généralement été ad­mise.

Ces treize principes stipulent l’existence d’un Créateur unique, incorpo­rel, éternel, omniscient, seul digne d’être adoré ; sa volonté a été révé­lée par les prophètes, dont le plus grand est Moïse, qui a transmis la Torah ; doué de libre-arbitre, l’homme sera jugé selon ses actes après la résurrection. La foi dans l’attente du Messie « même s’il doit tarder » (douzième article), chantée au seuil des chambres à gaz, est devenu l’hymne de la Shoah (« ani maamine »).

A.-M. D.

[1au sens étymologique ad haesere : se fixer au (d’où la traduction d’A. Chouraqui).