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Péché originel

Le Judaïsme ignore la notion de péché originel (c’est Augustin qui l’a systématisée au IVe siècle). L’histoire d’Adam et Eve, dans la perspec­tive juive, est une préfiguration de la vie humaine : la faillibilité est la condition du dialogue avec D.

Le récit de la faute originelle n’est jamais repris dans la Bible hébraïque. Les textes, loin d’admettre une fatalité héréditaire et universelle, liée à la faillibilité d’Adam, soulignent au contraire la possibilité sans cesse of­ferte à l’homme, du choix (en l’informant des conséquences). L’engre­nage du mal n’est pas inévitable, la faute n’est pas une chute, mais un levier : si Adam a échoué, les actes de ses descendants ne sont pas pour autant entachés de nullité : ces actes, magnifiés sous la forme de la MiTSVa, ont même une fonction rédemptrice.

Comme référence originelle, la prière juive préfère rappeler le « mérite des pères (fondateurs du peuple d’Israël) » pour implorer la miséricorde divine. Quant au verset « Il poursuit la faute des pères sur les enfants (...) » (Ex. XXXIV, 7), il ne signifie pas que les descendants sont punis pour expier les méfaits de leurs ancêtres ; il met en évidence le fait que toute action a des conséquences, que tout comportement affecte les gé­nérations à venir, en bien (cf. début du verset 7) ou en mal.

A.-M. D.