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Pourquoi une bibliographie d’Aimé Forest sur le site de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France (AJCF) ? Bruno Charmet

Aimé FOREST (1898-1983)
La question doit être légitimement posée, à côté des bibliographies qui figurent sur ce site, avec des auteurs qui ont voué leur vie au dialogue judéo-chrétien, tels Jules Isaac, cofondateur de l’AJCF, le Père Paul Démann, nds, le Frère Pierre Lenhardt, nds, le Père Bernard Dupuy, op, le Père Jean Dujardin, le Père Michel Remaud, ou encore des penseurs juifs dont la préoccupation de la relation judéo-chrétienne est manifeste dans leur œuvre, comme chez Emmanuel Levinas et André Neher.

Il faut, dans le cas d’Aimé Forest, faire appel à l’histoire des Assemblées Générales de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France (AJCF). Les 17 et 18 mai 2012 s’est tenue l’Assemblée Générale de l’AJCF, le premier jour à Limoges, et le lendemain à Oradour-sur-Glane, avec pour thème général : « Courage et Liberté ».

Après la journée passée à Limoges avec les traditionnelles lectures et discussions des rapports financier et moral, la seconde journée se voulait entièrement consacrée au village martyr d’Oradour-sur-Glane.

C’était là signifier l’attachement de l’AJCF pour toutes les victimes du nazisme, juives et non-juives, et sa volonté de faire connaître leurs témoignages emplis d’humanisme ou de spiritualité comme chez Aimé Forest.

Michel C. Kiener, historien, co-auteur avec Pascal Plas, de plusieurs ouvrages consacrés à la vie des familles et des enfants juifs dans le centre-ouest et la région administrative n°5 de Vichy, dont Limoges était le chef-lieu, fit une conférence centrée sur les rafles : « Face aux rafles : hommes et femmes, en urgence et en conscience » (1).

Le Professeur Simon Schwarzfuchs, qui vécut, jeune juif, à Limoges, résidant en Israël, fit parvenir son témoignage : « Limoges, 1940-1944 : témoignage sur une famille juive réfugiée » (2).

Pascal Plas, historien, attaché au Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane, sous le titre, « Destins brisés », restitua l’itinéraire de deux jeunes femmes, Denise Bardet et Odette Couty, deux jeunes institutrices, enseignant toutes deux à Oradour, dont les vies furent brutalement brisées le 10 juin 1944 (3).

Enfin, je concluais cette matinée d’hommages (avant que nous allions tous nous recueillir, l’après-midi, dans le village d’Oradour) par la restitution de l’itinéraire spirituel et intellectuel du philosophe Aimé Forest qui, lors du massacre, perdit vingt-deux personnes de sa famille, dont deux de ses fils, Dominique, six ans, et Michel, vingt ans. Son ouvrage, Nos promesses encloses, dévoile les traces indélébiles de rupture dont héritent les survivants, et manifeste une relecture intense de ces terribles événements (4) .

Notes de l’auteur
(1) Cf. Sens, n°375, janvier 2013, p. 13-21.
(2) Cf. Sens, n°375, janvier 2013, p. 23-28.
(3) Cf. Sens, n°375, janvier 2013, p. 29-38.
(4) Cf. Sens, n°375, janvier 2013, p.39-80. J’ai repris et développé ma conférence dans le chapitre de mon livre, « Aimé Forest face au drame d’Oradour-sur-Glane », in Juifs et Chrétiens partenaires de l’unique Alliance. Témoins et passeurs, préface de Marguerite Léna, éd. Parole et Silence, 2015, p. 235-281.