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Shim’hat Torah et Toussaint

Editorial du 1er novembre 2024

Shim’hat Torah et Toussaint sont deux fêtes très différentes, mais cette année, rapprochées par leur proximité dans le calendrier.

Shim’hat Torah, les 24 et 25 octobre 2024, est la dernière des grandes fêtes du mois de Tichri (Roch Hachana, Yom Kippour, Souccot). C’est une fête joyeuse qui marque la fin et le début du cycle annuel de la lecture de la Torah sur le rouleau d’un Sefer Torah. Les fidèles sortent les rouleaux et dansent avec ceux-ci dans les bras. C’est un jour de joie.
À Toussaint, le 1er novembre de chaque année, les chrétiens honorent leurs saints connus et inconnus, et le lendemain, tous les morts, c’est le jour du plus grand fleurissement des cimetières.

Les deux fêtes n’ont guère de points communs, mais cette année, comment ne pas se souvenir de Shim’hat Torah de l’an passé, le 7 octobre 2023 ?
Ce jour-là, un pogrom à visée génocidaire a surgi en terre d’Israël, bouleversant à jamais cette belle fête. Il a rappelé que la Shoah n’est pas terminée, la volonté de détruire le peuple juif habite toujours nombre d’esprits. Shim’hat Torah 2023 est pour tous les juifs et pour leurs amis, un jour de tristesse. Ici la fête juive rejoint dans le recueillement la célébration chrétienne.

Se souvenir des morts est un devoir. Dans le drame qui se joue au Moyen-Orient, les morts sont nombreux. Nous portons dans nos cœurs, et pour beaucoup d’entre nous, dans nos prières, tous les morts. Les 58 soldats français assassinés le 23 octobre 1983 à Beyrouth sur ordre de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, les victimes civiles du pogrom du 7 octobre massacrés d’une manière particulièrement ignoble, les victimes civiles de la guerre déclenchée par les terroristes islamistes, les Palestiniens transformés en boucliers humains par le Hamas, les Libanais prisonniers du Hezbollah, tous ceux que la folie qu’une idéologie féroce écrase.

Nous nous souvenons aussi des vivants, les otages prisonniers de l’enfer du Hamas, les soldats qui, en Israël et en Ukraine, mènent un combat vital pour leur nation et se battent pour défendre une civilisation humaine face à la barbarie ; nous pensons aux populations qui, à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, mais aussi dans de nombreux pays d’Afrique subissent le joug de l’islamisme.

Puissent les prochaines fêtes de Hanoukka et de Noël, qui s’approchent, éclairer le monde de leurs lumières de paix et éteindre les feux de la guerre.

Jean-Dominique Durand
Président de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France