Dans la mesure où le texte (v. 17) précise que seuls les hommes sont appelés à monter en pèlerinage, on en déduit qu’en sont dispensés ceux qui sont trop faibles pour l’accomplir (T.B.Hagiga 2a). Cela pour signifier que le pèlerinage n’a pas pour but d’obtenir la délivrance des maux physiques ou moraux, mais de rendre hommage à D.
D’agraire à l’origine, le contenu des fêtes de pèlerinage va se doter d’un contenu historique - Pessah commémorant la sortie d’Égypte et la naissance d’Israël en tant que peuple ; Chavouot, le don de la Torah et l’Alliance collective ; et Souccot, les haltes d’Israël, guidé par la Chekhina, durant les quarante années de pérégrination dans le désert. La dédicace du Temple de Salomon a eu lieu au temps de Souccot, ce qui accentue encore le lien entre la fête et la Présence divine. D’après Zacharie (XIV, 16ss), Souccot restera la seule fête à l’époque messianique, tous les peuples montant alors à Jérusalem pour la célébrer dans le Temple devenu « maison de prières pour toutes les nations ».
Dans la pensée traditionnelle juive, le pèlerinage - marche vers le D. vivant - ne peut être associé au culte des morts. Il ne peut donc y avoir de pèlerinage sur des tombes. Et encore moins sur cette terre de cendres qu’est Auschwitz.
A.-M. D.
