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Transmettre le Judaïsme… témoignages d’aujourd’hui, Étienne Gotschaux

Éditions du Palio (octobre 2008), 381 pages, 25€

Si l’on veut saisir quelque chose de la diversité du Judaïsme, il faut lire cette collection de témoignages qui disent d’une manière vivante et concrète comment des Juifs croyants ou pas transmettent ce qui leur paraît essentiel à leurs enfants et à leurs petits-enfants. Ces témoignages sont aussi variés que nombreux et disent l’impératif d’affirmer à chaque génération l’importance de l’existence même du Judaïsme et de son message.


On retrouvera avec plaisir dans cette collection la voix des rabbins, penseurs et acteurs communautaires qui dévoilent quelque chose de leur intimité, et de leur lien irrémissible avec ce qu’ils et elles ont reçu en héritage. Cela permet avant tout de réfléchir à la transmission comme à une responsabilité qui est faite de fidélité et aussi d’amour envers les générations suivantes.

L’avant-propos de Marie-Françoise Bonicel est magnifique. Elle trouve les mots justes pour encadrer de sa réflexion ce qu’elle appelle : « ces entrelacs de paroles déroulées qui ont pour mission de déplier ce que le temps a durci ».
Si la transmission ne doit pas restituer à l’identique ce qu’elle détient,elle se veut fidèle et responsable. Quelquefois on n’a rien reçu, mais le désir de léguer quelque chose aux générations montantes nous pousse à nous approprier une part de l’héritage, à susciter cette voix intérieure qui en nous veut se faire entendre.

Les témoins parlent de leurs difficultés, de leurs incertitudes et de leur volonté de tout concilier : être à la fois en lien avec la tradition et innover, respecter l’histoire de leurs parents mais ne pas faire peser sur leurs enfants une charge trop lourde. De la diversité des propos l’on retiendra tout ce que l’on doit à la transmission savante par l’enseignement, et à celle portée par la richesse du milieu familial qui est faite de traditions, de cuisine, de chants et d’humour.
Il n’est que peu question de foi dans ce recueil car elle ne se transmet pas par contrainte selon la plupart des intervenants. Au delà de ce qu’il dit du Judaïsme, on voit combien est pertinente la question posée par ce recueil car comme disait Franz Kafka : « Les Juifs sont le baromètre d’humanité de l’humanité » et aussi parce que bien souvent lorsque « la question est d’ordre universel, la réponse est juive » (E. Lévinas) (ces deux auteurs sont cités par un des témoins, J. Rebibo ,p.258, op. Cité.)

Liliane Apotheker

Présentation de l’éditeur  : Comment s’effectue le passage du témoin, de génération en génération ? Comment aborde-t-on aujourd’hui cette question de la transmission, que l’on soit homme ou femme, ashkénaze ou sépharade, croyant ou non, érudit ou tout simplement que l’on se sente juif ? A qui transmet-on ? Que transmet-on ? Comment opérons-nous en la matière ? Que se passe-t-il dans le cadre d’un mariage mixte ? La diversité de la communauté juive laisse facilement augurer une multiplicité de solutions et de réponses. Mais c’est justement cette diversité qui est au cœur de cet ouvrage, car elle met en évidence la complexité et la singularité de tous ces comportements, qui traduisent bien une même identité. Avec plus de 50 témoignages de nos contemporains juifs, de toutes provenances, âges, professions, engagements, ce livre interroge chacun sur ses propres choix. Des personnalités aussi diverses que Pauline Bebe, Alexis Blum, Nathalie Cohen-Beizermann, Marc Cohen, Raphaël Draï, Edwige Elkaïm, Daniel Farhi, Paul Fenton, Rivon Krygier, Maxi Librati, Mathilda May, Robert Neuberger, Gérard Nahon, Nathalie Prieur, Daniel Rachline, Claude Riveline, Shelomo Salinger, répondent ici avec une grande authenticité. Qualité qui caractérise tout autant les nombreux autres témoignages, qui manifestent tous la même implication et permettent de trouver ici matière à réflexion, voire quelques modèles.

Biographie de l’auteur  : Après des études de philosophie et de science politique, Étienne Gotschaux a travaillé dans les secteurs de la formation, de la presse, de l’édition, et fut également professeur associé à l’université de Paris XIII. Il a engagé voici quelques années un travail de recherche sur le fait religieux.