Accueil > International > Conférences annuelles de l’ICCJ > 2013 à Aix-en-Provence > Textes des interventions ICCJ Aix 2013 > Père Patrick Desbois : Génocide et modernité

Père Patrick Desbois : Génocide et modernité

Camp des Milles, ICCJ 2013, 1er juillet 2013

L’après-midi du 1er juillet 2013 se déroulait au Camp des Milles, l’un des seuls des plus de 200 camps de concentration en France encore debout : après une visite guidée du Camp, deux conférences fortement impressionné les participants, avec le Président de la Fondation des Milles, Alain Chouraqui (sur l’histoire du Camp et du site actuel) et le Père Patrick Desbois (sur le thème « Génocide et modernité »).

Le texte de l’intervention de Patrick Desbois :

Tout d’abord, on peut se demander ce qu’un prêtre catholique français, originaire de Bourgogne, qui est bien connue pour le vin et non pour la Shoah, est en train de faire dans les champs de la mort d’Ukraine et maintenant de Biélorussie, de Russie, de Pologne, de Moldavie, de Roumanie et de Lituanie.

Ce fut d’abord une histoire personnelle. En 1942, mon grand-père a été déporté vers un petit village d’Ukraine. Il n’était pas juif. Le village s’appelle Rawa Ruska. Je voulais comprendre ce qui lui était arrivé, j’y suis donc allé plusieurs fois pendant la période soviétique et personne ne voulait en parler. Je savais que dans ce village, ils avaient tué 18 000 Juifs, plus un nombre inconnu de tziganes. Et après de nombreuses années, la municipalité a rassemblé tous les témoins, tous les agriculteurs, tous les hommes et les femmes qui avaient assisté à l’assassinat pendant leur adolescence et nous sommes allés ensemble dans la forêt. Je ne les oublierai jamais, même si maintenant j’ai interviewé 3 500 personnes.

Le texte complet en PDF :

ICCJ Aix 2013, Père Patrick Desbois : Génocide et modernité

NB : le texte de la conférence en anglais a été mis par écrit à partir d’un enregistrement audio par Francesca Frazer, non relu par l’auteur, puis traduit en français par Rosine Voisin, non relu également, nous en avons gardé le style oral, avec quelques modifications stylistiques.

L’intervention d’Alain Chouraqui