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Midrach, les yechivot devinrent les lieux de survie intellectuelle et spirituelle du peuple juif. C’est rabbi Yohanan ben Zaccaï qui obtint de l’empereur Vespasien le droit d’ouvrir une première yechiva, dans la ville de Yavné, en 70. Elle servit d’institution suprême pour toute décision concernant la Halakha pour les Juifs dispersés.
D’autres suivirent, en d’autres endroits de la Palestine romaine, puis en Babylonie où de nombreux Sages avaient fui - celles de Sura , Pumbedita et Nehardéa étant les plus célèbres. C’est de l’échange entre maîtres et élèves des yechivot que sont nés les deux Talmud - de Jérusalem et de Babylone. Le titre de rabbin était donné au terme des études (aujourd’hui encore, l’ordination rabbinique peut être obtenue dans une yechiva).
Au déclin des yechivot babyloniennes fait suite, entre le VIIIe et le XIIIe siècle, l’émergence de nouveaux centres d’étude en Afrique du Nord (Maïmonide enseigna dans celui d’Égypte), en Espagne (avec rabbi Isaac Alfasi, Juda Halévi et d’autres), en Allemagne, en Provence, à Troyes (Rachi et les Tossafistes), à Paris (r. Yehiel)...
Après l’expulsion des Juifs d’Espagne, Safed devint en Palestine ottomane le centre non seulement du mysticisme, mais des études juives, avec dix-huit écoles talmudiques pour quelque 15.000 habitants au milieu du XVIe siècle.
Sous l’impulsion du mouvement hassidique , les yechivot fleurirent en Pologne et en Lituanie du XVIe au XIXe siècle.
Depuis la Shoah , les grandes yechivot se trouvent aux États-Unis et en Israël, où elles fonctionnent parfois aussi comme universités religieuses ou comme mouvements de jeunesse.
A.-M. D.