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Alliance

En hébreu : BeRiT. D’une racine BRA qui signifie « couper » « choi­sir », et « créer » quand il s’agit de l’acte créateur de D.

Il existe dans la Bible deux sortes de BeRiT : l’une est un pacte de fraternité contracté entre deux hommes ou deux peuples, qui implique assis­tance mutuelle et fidélité. L’autre sorte de BeRiT est une forme de suzeraineté, une relation d’autorité et de service, qui apparaît avec la royauté.

« La conception d’une alliance entre D. et les hommes, et non d’une simple relation, est la contribution la plus originale de la pensée hé­braïque à l’histoire religieuse de l’humanité » (A. Neher in L’Essence du Prophétisme).

Cette notion d’Alliance contractée à l’initiative de D. ne se rencontre pas en-dehors de la Bible. L’Alliance est ici un pacte vital entre D. et un homme (Adam, Noé, les Patriarches) ou - dans le cas d’Israël - un peuple ; c’est un projet où D. et l’homme (ou le peuple) sont associés dans un projet commun. L’Alliance n’est pas le résultat de la quête d’hommes qui se cherchent une divinité bienveillante, mais de la quête de D. qui Se cherche des partenaires pour parachever la création.

L’Alliance avec Israël est « un » aspect de l’Alliance universelle avec l’humanité qui existe depuis Adam et Noé. A partir de l’Alliance du Sinaï, Israël s’est placé sous la souveraineté de D. pour incarner la sainteté à laquelle l’humanité tout entière est appelée.

L’Alliance est partage de responsabilités ; la faute et le pardon sont des péripéties qui n’interrompent pas !’Histoire, dans la mesure où D. n’abandonne ni Son projet ni Son peuple. Les deux partenaires de l’Alliance forment une entité solidaire où chacun est affecté par la défaillance de l’autre (principe illustré par l’alliance « entre les morceaux » décrite en Genèse XV, 10-18). L’action de D. et l’action de l’homme sont donc contemporaines. Ce n’est pas un hasard si l’image biblique et rabbinique la plus courante pour symboliser cette alliance est le mariage, D. étant l’époux, Israël l’épouse, le contrat de mariage résidant dans la Torah, et la Terre représentant la dot (cf Jérémie II ; Ezéch. XVI ; Osée). C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre la notion d’un D. « jaloux ».

Outre les Alliances fondatrices d’une relation entre D. et l’humanité (précédant l’Alliance avec Israël), la Bible mentionne des renouvellements de l’Alliance du Sinaï ; du vivant-même de Moïse, à la veille de la conquête de Canaan ; par Josué à Sichem ; au retour de l’exil de Babylone.

A.-M. D.