Ce glissement sémantique est encore plus sensible dans la littérature talmudique, où « goyim » évoque les peuple étrangers, païens, barbares - avec lesquels Israël ne peut cohabiter du fait de leurs mœurs religieuses et morales. « Goy » désigne alors tout peuple qui n’est pas Israël. La connotation péjorative qui colore le mot (par lui-même aucunement péjoratif) vient de ce qu’il a fini par désigner tous ceux qui rejettent et persécutent Israël.
« Goy » a été traduit en français par Gentil, du latin « gentiles » (qui appartient à un groupe de familles ayant un ancêtre commun). Pour les premiers Chrétiens, il s’agissait des païens (donc les non-Juifs : Paul a été l’apôtre des Gentils). Par la suite, le terme a désigné tous ceux qui n’étaient pas chrétiens.
A.-M. D.