Chers amis,
Je suis très heureux de vous accueillir au Collège des Bernardins pour cette remise du Prix de l’AJCF au Docteur Richard Prasquier. C’est un moment et un lieu très émouvants parce que pour moi c’est le lien très particulier entre le Cardinal Lustiger et Richard Prasquier construit il y a près de trente ans, dans une célébration où vous étiez parrain, amitié qui s’est développée les années suivantes.
Deux moments lient de façon particulière le Collège des Bernardin et ce Prix que vous recevez aujourd’hui. Pour moi, c’est la lecture d’un fait très marquant et terrible : celui de la ’’maison rouge’’ à Auschwitz que vous avez pu racheter puis en faire don au Musée d’Auschwitz, lieu terrible où tant d’hommes, de femmes, d’enfants juifs furent assassinés. Et parmi ceux qui ont été assassinés, il y avait la mère du Cardinal Lustiger.
En vous accueillant aujourd’hui, j’ai forcément dans l’esprit ce geste, celui d’avoir racheté cette maison et de la donner au Musée d’Auschwitz, d’avoir accompagné le Cardinal sur les lieux mêmes, au moment où Jean-Paul II venait de mourir. Je sais combien le Cardinal Lustiger aurait aimé vous remettre ce Prix.
J’évoquerai aussi l’anecdote concernant la demande du Cardinal de pouvoir goûter une spécialité culinaire judéo-polonaise, telle que le pied de veau en gelée, préparé par votre maman... Il y avait quelque chose dans la force de la demande du Cardinal, je crois, qui marquait une vraie amitié entre vous.
Cette remise du Prix de l’AJCF ici s’enracine donc dans la profondeur du chemin que vous avez construit : chemin théologique, institutionnel qui ne va pas sans des hommes et des femmes qui vivent profondément l’amitié.
Je crois qu’à chaque grande étape des relations judéo-catholiques, il y avait des amitiés très fortes qui ont marqué l’histoire. Je pense à Jules Isaac, au Cardinal Roncalli...
C’est avec joie et émotion que je vous accueille en ce lieu voulu par le Cardinal Lustiger et le Cardinal Vingt-Trois et qui trouve tout son sens ce soir.