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La disparition des grands témoins

Notre temps est confronté à la disparition peu à peu, des témoins de l’inimaginable, de l’indicible, de la mise en œuvre de la Shoah, ceux qui ont connu les camps d’Auschwitz et de Haute-Silésie, ceux qui ont survécu à la faim, au froid, aux tortures, aux marches de la mort. Ceux qui ont perdu une partie ou toute leur famille. Ceux qui ont été arrêtés et déportés, enfants, adolescents ou jeunes adultes pour la seule raison d’être juifs. Ils atteignent aujourd’hui le grand âge. Ils nous quittent peu à peu.

Parmi eux, Benjamin Orenstein, était né en 1926 à Annopol en Pologne, dans la région de Lublin. Une petite ville typique de l’Europe centrale, où en 1921, 73% de la population était juive. Il y avait deux synagogues. La vie était rythmée par les fêtes du calendrier juif, par la musique Klezmer, on y parle le yiddish, une langue riche d’une littérature vivante, d’une presse active. Le 1° septembre 1939, les troupes hitlériennes envahirent la Pologne. En mai 1945, plus rien n’existait cette culture juive : synagogues pillées et brûlées, livres détruits, femmes, hommes, enfants assassinés. A l’issue de la guerre, l’Europe s’est trouvée amputée d’une part considérable de sa culture, cette culture juive de l’Europe centrale et orientale. Comme le dit Élie Wiesel lors du procès de Klaus Barbie, le juif fut condamné à mort parce qu’il était né juif, parce qu’il portait en lui une mémoire juive.
Lire l’éditorial de Jean-Dominique Durand, président de l’AJCF