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Révélation

Le substantif français « révélation » n’a pas d’équivalent en hébreu bi­blique, mais se trouve dans le Talmud. La racine du verbe hébreu que nous traduisons par « révéler » peut également signifier « mettre à dé­couvert », « dénuder », mais aussi « émigrer », « être exilé ». La Révéla­tion est à la fois exil de D., et présence à l’homme.

Pour la pensée biblique et juive, la Révélation n’est pas dévoilement surnaturel de mystères cachés, mais expression de l’action divine dans le monde. La Torah, au cœur de la Révélation du Sinaï, est un ensei­gnement à la mesure de l’homme, et non la révélation de ce qui est « en haut des cieux » ou « au-delà des mers » (Deut. XXX, 12-13).

L’essentiel de la Révélation n’est pas la connaissance de D. - qui reste absolument transcendant et donc, inconnaissable - mais l’ensemble de la Loi. Elle n’a pas pour objectif de nous faire croire en D. Elle est une expérience où l’individu (ou la collectivité, dans le cas unique au Sinaï, de la Révélation à tout un peuple), retrouve la proximité de Celui Qui a créé l’homme à Son image et à Sa ressemblance. En ce sens, on peut dire que la Révélation ne fait rien découvrir de nouveau ; elle ne fait que rappeler à l’homme ce qu’il y a de divin en lui et lui donne les moyens de l’exalter.

La tradition rabbinique distingue deux branches de la Révélation, d’égale valeur puisque données à Moïse au Sinaï : la Torah écrite, et la Torah orale qui l’explicite. Telle quelle, la Révélation est donc entière­ment confiée à Israël qui en est dépositaire et responsable. Elle ne peut être surpassée, ni modifiée, ni annulée pour une autre révélation.

A.-M. D.