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Le groupe AJCF Aix-en-Provence

Président : Marcel GOLDENBERG

Contact : Patrick BOULTRY

Adresse postale :
1 la Crémade Nord
13100 LE THOLONET

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Un peu d’histoire

Aix-en-Provence, après son rattachement au royaume de France, à la mort du « roi » René d’Anjou en 1480, fut longtemps capitale de la Provence et son parlement était très influent mais aussi très redouté, considéré avec le mistral comme un des fléaux de la région. Au XIXe siècle, à l’écart de la grande voie de chemin de fer, et après la création de la préfecture à Marseille par Bonaparte, elle fut appelée « la belle endormie ». Elle se réveille aujourd’hui avec ses universités, ses écoles de commerce et d’études politiques, l’importance de son palais de justice et la création de plusieurs technopoles aux Milles et à Rousset.

La communauté juive d’Aix

Ogives de fraternité du cours Mirabeau d’Aix-en-Provence

La communauté juive d’Aix est très ancienne. L’actuelle rue Venel portait le nom d’Alto Judarié Auto, rue de la juiverie haute du premier Moyen-Âge. Au bas Moyen-Âge, les juifs s’installèrent dans le quartier des artisans rue des Tanneurs et de la Verrerie. À l’époque du « roi » René, les juifs étaient estimés à 400 personnes, pour une ville de quelques milliers d’habitants. À sa mort le roi Charles VIII expulsa les juifs d’Aix qui se réfugièrent souvent dans le Comtat Venaissin. Après l’émancipation des juifs décidée par l’Assemblée Constituante en 1791, beaucoup de juifs revinrent à Aix et jouèrent un grand rôle dans la formation de la seconde et de la troisième République, avec deux maires juifs de la ville Joshua et Salomon Bédarrides. Décimée par la Shoah, la communauté juive put renaître après 1962 avec l’afflux de juifs d’Afrique du Nord. La communauté compte aujourd’hui environ 600 familles soit peut-être 2500 à 3000 personnes.

Quelques grandes figures du judaïsme aixois

 Darius Milhaud (1892-1974) passa son enfance dans sa maison dite du bras d’or. Entré au conservatoire de musique de Paris, il accompagna Paul Claudel au Brésil qui influença ses œuvres (près de 500 œuvres) avec son « Chant du monde », son « Carnaval d’Aix » et son opéra « Esther de Carpentras », ainsi que son oratorio « Pacem in Terris » en hommage à Jean XXIII.

 Armand Lunel (1892-1963) écrivit plusieurs livrets des opéras de son condisciple et ami Darius Milhaud et des romans qui montrent son amour pour sa Provence, comme « Les amandes d’Aix » ou « La belle à la fontaine ».

 Jules Isaac (1877-1963) a noué des liens très profonds avec Aix où il vécut jusqu’à sa mort dans sa villa de La Pergola, après s’y être réfugié en 1940 au moment des mesures antijuives de Vichy. Avec l’arrestation de sa femme et de sa fille déportées à Auschwitz « simplement parce qu’elles s’appelaient Isaac », il s’attacha à trouver les racines souvent chrétiennes de l’antisémitisme. Cependant son livre fondamental « Jésus et Israël », conçu à Aix, n’est nullement un livre d’accusation mais les prémices de l’Amitié judéo-chrétienne, association qu’il créa à Aix en 1948. Il est à l’origine de la Conférence de Seelisberg et des dix points qui écartaient la monstrueuse accusation de déicide. La phrase qu’il prononça à la veille de sa mort pourrait devenir la ligne de vie de la communauté juive d’Aix : « Il n’y a pas de vie religieuse authentique sans fraternité ».

Marcel Goldenberg