Après avoir évoqué le scénario et le cadre du discours de Paul à l’Aréopage le webinaire du 7 mars à 16 h 30 a été l’occasion d’étudier en détail le contenu de l’allocution de Paul et d’en découvrir l’actualité, notamment en faisant un détour par un extrait du discours du futur Benoît XVI à la Sorbonne à l’aube du XXIéme siècle.
Le cardinal Joseph Ratzinger avait tenu les propos qui suivent dans une conférence intitulée Vérité du christianisme ? (dans Christianisme Héritages et Destins)
La rencontre a eu lieu par zoom , jeudi 7 mars
Dès avant le début de la mission chrétienne, des cercles cultivés de l’Antiquité avaient cherché dans la figure de « l’homme qui craint Dieu », une alliance avec la foi judaïque. Celle-ci leur apparaissait comme une figure religieuse du monothéisme philosophique correspondant aux exigences de la raison en même temps qu’au besoin religieux de l’homme. À ce besoin, la philosophie seule ne pouvait répondre : on ne prie pas un dieu simplement pensé. Là, néanmoins, où le dieu que trouve la pensée se laisse rencontrer au cœur de la religion comme un dieu qui parle et qui agit, la pensée et la foi sont réconciliées. Dans cette alliance avec la Synagogue, il y avait encore un reste insatisfaisant : le non-juif ne pouvait jamais être, en effet, qu’un associé, incapable d’arriver à une totale appartenance. Cette chaîne, dans le christianisme tel que Paul l’interpréta, la figure du Christ la rompait. Désormais le monothéisme religieux du judaïsme était devenu universel, et par là l’unité entre pensée et foi, la religio vera, était devenue accessible à tous. Justin le philosophe, Justin le martyr († 167), peut servir de figure symptomatique de cet accès au christianisme : il avait étudié toutes les philosophies et reconnu finalement dans le christianisme la vera philosophia. En devenant chrétien, il n’avait pas, selon sa propre conviction, renié la philosophie ; c’était alors seulement qu’il était devenu vraiment philosophe. La conviction que le christianisme est une philosophie, la philosophie parfaite, celle qui a pu pénétrer jusqu’à la vérité, demeura en vigueur longtemps encore après l’époque patristique.