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Romania Judaica 2025-Retour sur le dernier voyage de l’AJCF

L’AJCF a organisé un voyage en Roumanie du 29 avril au 8 mai 2025, conçu et guidé par Carol Iancu, Professeur émérite d’histoire de l’Université Paul Valéry de Montpellier et Prix AJCF Hubert Heilbronn 2024, avec l’aide précieuse de notre amie Iris Teplitzky membre du comité directeur.

BUCAREST

Notre séjour en Roumanie (29 avril au 8 mai 2025) a débuté à Bucarest, capitale de la Roumanie, avec la visite de ses deux plus grandes synagogues, actuellement en service. L’une d’elle abrite le Musée d’Histoire de la Communauté Juive de Roumanie depuis 1978. Nous avons été accueillis par Rafaël SHAFFER, “prim rabin” de la Fédération - des Communautés juives de Roumanie (FCER), M. Eduard KUPFERBEG, secrétaire général et Mme Anca TUDORANCEA, historienne et secrétaire générale du musée.

 

 

 

Dans cette grande synagogue construite en 1836 et restaurée après la dévastation de la Shoah, on a pu voir sur 3 étages l’exposition de nombreux objets de culte, des affiches retraçant l’histoire des communautés juives de Roumanie depuis de nombreux siècles, y compris celle du théâtre national juif, et celle de la Shoah en Roumanie, ainsi qu’une collection de tableaux de peintres juifs roumains dont certains sont également exposés au musée d’Art National de Roumanie.

 

 

 

Avant la visite de la Grande Synagogue Chorale (Coral Tempul) de nombreuses autres personnalités nous ont rejoints, dont Mmes Francisca BALTACEANU et Monica BROSTEANU, catholiques, professeures, spécialistes de l’ancien testament ; M. George GÎLEA, rédacteur en chef de la revue “REALITATEA AEVREIASCA” et Directeur des éditions Hasefer ; M. Valentin ILIE, Maître de Conférences à la faculté de théologie Orthodoxe de l’Université de Bucarest, M. Adrian CIOFLANCA, historien, directeur du Centre d’Histoire des Juifs de Roumanie “Wilhelm Filderman” de Bucarest (CSIER –WF).
Cette grande synagogue a été construite entre 1864 et 1866 dans un style byzantin-mauresque, elle a subi des travaux d’agrandissement en 1932-34, et suite à aux dévastations de 1941, elle fut restaurée en 1945. Actuellement, elle accueille les fidèles pour les offices des grandes fêtes et aussi pour des cérémonies lors de visites officielles de personnalités importantes.

Un mémorial de la Shoah en forme de chandelier à 7 branches se dresse face à l’entrée principale. Le jour de notre visite (3 Lyar 5785 dans le calendrier hébraïque) qui coïncide avec la date de Yom Hazikaron (journée d’hommage aux combattants tombés lors de la guerre d’indépendance d’Israël en 1948 et aux victimes du terrorisme), on a pu voir au pied de cette grande MENORAH la présence de belles gerbes de fleurs déposées par des institutions roumaines à l’occasion de cette journée de commémoration, indiquant la proximité avec les institutions nationales roumaines de cette communauté juive devenue exsangue (2000 juifs actuellement à Bucarest, contre 160 000 en 1948).

 

 

L’ACADEMIE ROUMAINE , fondée en 1866, nous a été présentée par ses vices-présidents Mireea DUMITRU et Dumitru MURARIU et son Secrétaire Général Ioan DUMITRACHE (à verifier), membres académiciens qui nous ont reçus dans ce haut lieu prestigieux pour nous décrire son fonctionnement au niveau des sciences et de la recherche fondamentale, des arts, de la littérature et de la langue roumaine, ainsi que de la promotion des principes démocratiques et éthiques.

L’Académie Roumaine gère aussi des Fondations Nationales, dont celle des Sciences et des Arts, celle du Patrimoine en charge du travail de mémoire, de la récupération d’œuvres d’art confisquées pendant le régime communiste et la construction et restauration de mémoriaux, et la fondation MENAHEM H. ELIAS, dédiée à l’aide aux plus démunis, et ce « quelle que soit leur origine, pour tous ceux qui méritent d’être aidés ». Cette fondation porte le nom d’un banquier juif sépharade qui acquit le droit à la citoyenneté roumaine à titre individuel en 1880 et qui légua toute sa fortune à l’Académie Roumaine, à son décès en 1923

 TARGÙ JIU

Visite du parc de TARGÙ JIU où sont exposées 3 monuments sculptés de Constantin BRANCUSI, né en 1875 dans une famille juive du village de HOBIȚA, un monde rural et archaïque au pied des Carpates, près de TARGÙ JIU et mort à Paris en 1957.

Par la PORTE DU BAISER, on accède au parc de TARGÙ JIU avant de longer L’AVENUE DES HEROS et aboutir à la TABLE DU SILENCE constituée d’une table en pierre, ronde et basse, entourée de douze tabourets en forme de clepsydre. L’axe sur lequel sont construits ces deux monuments donne sur la COLONNE SANS FIN, une structure modulaire rhomboïde à répétition, en fonte métallisée, de près de 29 m de hauteur. Ces 3 monuments importants lui avaient été commandés en 1935, par la Ligue des femmes de GORJ, en Roumanie, en hommage aux morts de la Première Guerre mondiale

 ALBA IULIA

La synagogue en dur a été construite en 1822 et un rabbin fut nommé en 1823. Elle a subi des dégradations par bombardement en 1845 et en 1936 , et sa dernière restauration date de 2017. Actuellement elle est présidée par Mme Lia BORZA , qui a sa charge la conservation de 18 cimetières juifs de la région. La synagogue accueille une communauté juive qui compte 75 personnes dont 50% sont des descendants de juifs sépharades et ashkénazes. N’ayant pas de rabbin, l’officiant ministre de culte se désigne volontairement parmi les membres de la communauté et parfois parmi de jeunes juifs ou israéliens faisant leurs études dans cette ville.

Mme Lia BORZA trouve de l’aide auprès du Professeur DUMITRAN, chrétien orthodoxe qui confie à ses étudiants l’entretien et le déchiffrage d’épitaphes dans les cimetières juifs, dans le cadre de travaux pratiques.
Le professeur DUMITRAN nous a guidés pour la visite de la cathédrale du couronnement, construite du 12è au 13è siècle avec un bâtiment central de style néo-byzantin, une coupole principale et des coupoles latérales.

Dans la 2nde moitié du 13ème siècle et début du 14è siècle, fut construit un édifice roman avec 3 nefs et deux tours en façade, dont une seule a résisté aux explosions lors d’une grande bataille contre l’empire ottoman en 1542. Restaurée au début du 20ème siècle, la cathédrale fut le théâtre en octobre 1922 du couronnement du roi Ferdinand 1er et de la reine Marie. En 1948, après l’interdiction de l’église grecque catholico-roumaine par le régime communiste, l’union de l’église Uniate et orthodoxe y fut signée et elle prit le nom de Cathédrale de la réunification de la nation.

Son intérieur est richement décoré de fresques, d’icônes à la feuille d’or, en plus d’une magnifique iconostase surmontée d’une croix et d’un beau chandelier. Le diocèse d’ALBA fut dirigé jusqu’en 1980 par un prélat roumain, Aron MÀRTON, nommé archevêque par Pie XII en 1949 et défenseur de toutes les minorités et des juifs dont il dénonça publiquement les déportations de mai 1941. Aron Màrton a été nommé Juste parmi les nations à titre posthume en 1999.

 

CATHEDRALE CATHOLICO-ROMAINE, SAINT-MICHEL à ALBA

C’est la plus ancienne cathédrale de Transylvanie, son bâtiment est le plus haut avec une tour qui mesure 56,7 mètres (avec sa croix). Sa construction commença au milieu du 13è siècle. C’est aussi le Panthéon de la Transylvanie, dont l’aile sud abrite la tombe de Jean HUNYADI, voïvode de Transylvanie et gouverneur de Hongrie (respecté par les hongrois et les Roumains) et l’aile nord, abrite les sarcophages du premier prince de Transylvanie, Jean SIGISMOND (qui avait encouragé l’établissement de l’Unitarisme en Transylvanie) et de sa mère, Isabelle, reine de Hongrie

 CLUJ-NAPOCA

La SYNAGOGUE DE CLUJ-NAPOCA fut également construite à la fin du 19è siècle, dévastée en 1941 lorsque toute la population juive de la ville fut déportée par le régime hongrois, en 6 semaines. Depuis 2012, date de sa restauration, elle est dédiée à la mémoire de la Shoah et des offices qui y sont assurés par des volontaires dont des étudiants étrangers inscrits dans les universités de Cluj.

EGLISE CATHOLIQUE ROMAINE, SAINT-MICHEL-CLUJ d’architecture gothique fut construite en plusieurs étapes à partir du 14ème siècle, place de l’Union en centre ville

 

 

 ORADEA

Arrivée à Oradea, vendredi soir, pour assister à l’office d’accueil de Shabbat (kabalat shabbat) dans la Grande Synagogue Orthodoxe , en présence de Felix KOPPELMANN, président de la communauté juive d’Oradea et du chantre de la synagogue. Construite en 1890, sa restauration après la Shoah a commencé il y a une quinzaine d’années seulement, avec une reprise des services religieux en 2019. D’architecture de style éclectique, elle peut accueillir près de 1000 personnes réparties entre un hall principal en rez-de-chaussée pour les hommes, et une galerie à l’étage le long de trois côtés, pour les femmes. L’intérieur est caractérisé par les peintures décoratives des murs et des arches en couleur bleue et jaune or, des vitraux à dessins géométriques et de nombreuses sources lumineuses (lustres, appliques murales, lampadaires). Lire plus

Après avoir assisté à la lecture traditionnelle du chapitre hebdomadaire (paracha) du rouleau de la tora, samedi matin, nous avons été invités à participer au kidouch (déjeuner de shabbath) dans une salle du centre communautaire, devant une fresque murale qui retrace l’histoire des juifs avec leurs moments de bonheur et de grand malheur. Cette fresque réalisée par Robert CORVUS-KORAUN, un artiste hongrois non juif, retrace l’histoire des juifs et en particulier, celle d’une jeune femme (signalée sur la fresque en rose) en passant par son enfance heureuse au sein d’une famille aimante, dans une ambiance sereine, suivie de la période des arrestations et humiliations par les nazis, les déportations avec assassinat de toute sa famille.
Avant le kidouch nous avons pu visiter une autre synagogue orthodoxe transformée en musée, située aussi dans l’ancien quartier juif d’Oradéa où furent enfermés, mal traités puis déportés pour extermination dans les chambres à gaz en 1944, la presque totalité des juifs d’Oradéa
Vidéo réalisée par Geneviève Wittmann, AJCF-Saint Germain, présentation du du musée et histoire de la fresque murale

Mémorial Eva HEYMAN, statue représentant une adolescente de 13 ans qui comme Anne Frank avait tenu un journal pendant la période où la communauté juive de Roumanie avait été enfermée dans un guetto, avant d’être déportée à Auschwitz. La statue coulée dans le bronze, est l’oeuvre de Flor KENT, sculptrice vénézuélienne habitant en Grande Bretagne. Elle a été installée à ORADEA, dans le parc Nicolae BÀLECESCU, lieu d’où 3 000 Juifs étaient déportés, vers Auschwitz chaque jour, entre le 24 mai et le 3 juin 1944. Elle a été officiellement inaugurée en 2015 en présence de l’association TIKVA, qui a oeuvré pour collecter les fonds nécessaires, et qui assure une action pédagogique autour de la vie de Eva HEYMANN par une série d’expositions itinérantes et la diffusion du journal d’Eva HEYMAN, « J’ai vécu si peu », préfacé par Carol IANCU et dont la traduction de l’hongrois au français a été assurée par Jean-Léon MULLER, ed. Syrtes en 2013.
CENTRE de Recherche Eva HEYMANN

Nous avons rencontré M. Antonio FAUR, responsable du Centre de Recherches de l’Histoire des juifs en Roumanie, de l’Université d’Oradéa, ainsi que directrice de la Bibliothèque de l’Université. Le centre, crée en 2012, contribue par ses travaux et ses collaborations avec l’Université Hébraïque de Jérusalem et d’autres universités européennes à faire connaitre l’histoire de la Shoah en Roumanie. Depuis sa création, des rencontres internationales, avec publication des actes de colloque, y sont régulièrement organisées. La bibliothèque, que nous avons également visitée, abrite un tres grand nombre de livres non encore numérisés, et dont beaucoup viennent de France. Oradea est un grand centre universitaire qui compte 16 000 étudiants répartis dans 15 facultés et des instituts technologiques et qui accueillent de nombreux étudiants étrangers.
 

 SIGHET-VILLE OÙ EST NÉ ELIE WIESEL

David LIEBERMAN, président de la synagogue de cette ville de Moldavie, proche de la frontière avec l’Ukraine et en charge de la conservation de 50 cimetières se trouvant aux alentours, nous indique que la présence des juifs dans cette région date de l’an 1000, mais qu’ils n’ont pu établir des structures communautaires juives, dans des villages de la région, qu’à partir du milieu du 18ème siècle. La synagogue qu’on visite, celle qu’Elie WIESEL et sa famille ont fréquenté avant-guerre, a été construite en 1902 a été utilisée comme dépôt de matériels après 1944, ce qui l’a sauvée de la destruction. Peu entretenue, elle est la mieux conservée de la région. Après-guerre, la ville comptait 4500 survivants juifs dont le 1/3 a émigré en occident. En 1947, on comptait à Sighet près de 2 000 juifs y compris des survivants locaux ou réfugiés d’autres parties de Roumanie, et actuellement, la communauté juive compte une dizaine de personnes seulement. Des descendants d’émigrés aux Etats-Unis, de tradition orthodoxe stricte, ont construit à SIGHET un centre communautaire exclusivement réservé à des séminaires et pèlerinages qu’ils y organisent régulièrement.

 

CASA MEMORIALA ELIE WIESEL

Le musée Elie WIESEL est abrité dans sa maison natale, située en limite d’un des deux ghettos juifs de la ville pendant la Shoah. Nous sommes accueillis par Alina MARINCEAN. La maison, transformée en centre d’éducation sur la Shoah en 2014, relate la vie de Elie WIESEL, survivant d’Auschwitz-Birkenau et prix Nobel de la Paix en 1986. On y présente son œuvre consacrée en grande partie à la lutte pour la mémoire de la Shoah, ainsi que l’histoire des juifs et de leur culture dans le Maramureş.
Voir la visite de la Maison Elie Wiesel, vidéo prise par Geneviève Wittmann

 

MÉMORIAL DES VICTIMES DU COMMUNISME ET DE LA RÉSISTANCE

Pendant le régime communiste (1946-1989) la vieille prison préfectorale austro-hongroise qui avait fonctionné depuis 1918 en tant que prison de droit commun est transformée en mouroir pour les opposants politiques dont une bonne partie de l’élite intellectuelle, des anciens ministres, académiciens, militaires, évêques et prêtres catholiques et romano-catholiques. La prison, redevenue de droit commun ou lieu de passage de certains « dissidents » tombe en ruine. Complètement désaffecté en 1977, le bâtiment est racheté en 1994 par une Fondation de l’Académie Roumaine, puis restauré pour être transformé en Mémorial des Victimes du Communisme et de la Résistance. Il fut reconnu comme Lieu de Mémoire de l’Europe par le conseil de l’Europe en 1998, au même titre que le mémorial d’Auschwitz et celui de la Paix de Normandie. Dans l’une des cours intérieures on peut voir une œuvre de grande valeur artistique, le Cortège des Sacrifiés » de AUREL VLAD représentant 18 silhouettes humaines avançant vers un mur qui referme l’horizon, comme le communisme a bâillonné la vie de millions de personnes

 

 STÂNCENI

VISITE DU SKITE DE LA SAINTE-CROIX, MONASTÈRE CATHOLIQUE.

Il s’agit d’un Carmel de rite byzantin dédié à l’Unité de tous les chrétiens, dans la prière, la charité, la vérité évangélique et oeuvrant à mieux faire connaitre les racines juives du christianisme. Il a été fondé par mère Elisabeth, ancien prieuré du Carmel de Chung King d’où la révolution chinoise l’avait expulsée en 1952, et qui fut aussi prieuré du Carmel Saint-Elie de Saint-Remy où pris naissance, en 1991, la Fraternité Saint-Elie.

Cette fraternité rassemble 400 personnes (religieux et laics) d’une vingtaine de pays autour de la devise « Tu es vivant Seigneur, Dieu d’Israël devant qui je me tiens ». En 1994, l’achat du terrain à Stânceni, en Roumanie, a permis la construction du skite.
C’est mère Eliane POIROT, docteur en théologie de l’Université des Sciences Humaines de Strasbourg, qui nous accueille à l’entrée du skite, devant une fresque murale peinte à la chaux et représentant le prophète Elie, les vignes du Carmel avec en position centrale un médaillon représentant la devise de l’ordre du Carmel : une croix entourée de 3 étoiles de David.
Photos et enregistrement de sa présentation -Vidéo enregistrée par François Van Deth

 PIATRA NEAMT

VISITE DE LA SYNAGOGUE BAAL CHEM TOV ET DU PETIT MUSÉE JUIF

C’est une des plus grandes curiosités touristiques de Roumanie. Elle a été construite en bois, en1766 dans le style des monastères orthodoxes de la région.

Elle porte le nom de BAAL CHEM TOV, fondateur du mouvement Hassidique, mort en 1760 (soit 6 ans avant sa construction), et dont la légende raconte qu’il y venait pour les offices de shabbat lorsqu’il se retirait dans les montagnes des environs. On peut y admirer une très belle arche polychrome en bois sculpté dans le style orthodoxe et qui abrite un rouleau de la Torah. La galerie du 1er étage, réservée traditionnellement aux femmes, a été transformée en musée où sont exposés des objets de culte et des documents ayant appartenu aux familles juives de la région, disparues dans les camps ou émigrés.

 VARATÈC

MONASTÈRE ORTHODOXE- LE PLUS GRAND COUVENT DE ROUMANIE.

Nous avons été accueillis par Maica STAVROFORA IOSEFINA, staretza Manastirii Varatec ,dont c’est son jour anniversaire. Fondé en 1785, le monastère héberge 320 nones dont 50% ont plus de 70 ans et qui pratiquent plusieurs activités artisanales (broderie de chemises traditionnelles, tapisserie, fabrication de sirop et confitures, produits de boulangerie et recettes naturelles. Tous les métiers y sont représentés-médecine comprise. Nous avons pu rencontrer Alexandru ZUG, 90 ans, le plus vieux des académiciens roumains encore en vie et qui a passé plusieurs années de sa jeunesse en prison, pour s’être opposé au régime communiste . Ayant fait don au monastère de toute son œuvre, il réside parmi les pensionnaires hébergés dans ce couvent de femmes.
Enregistrement de la rencontre par G. Wittmann

 IASSI

SINANOGA MARE DIN IASSI

La grande synagogue de Iassi, a été construite en 1671 en pierre et brique sur les ruines d’un lieu de prière juif datant de 1580 qui fut détruit par un incendie. De style architectural d’influence baroque, son hall d’entrée est situé à 1 m en dessous du niveau de la rue, évitant ainsi d’atteindre la hauteur qui dépasserait celui des lieux de culte chrétien avoisinants.

A l’extérieur de l’édifice un dôme, surmonté d’un lanterneau sphérique couronné d’une étoile de David ajouté au 20ème siècle, lui confère une hauteur de 22 m. La salle de prière comporte une arche centrale sous laquelle est placée la Bimah (pupitre de l’officiant) encadrée par d’imposants lustres. Le mur Est de la salle de prière est meublé de l’Arche sainte recouverte de somptueuses sculptures en bois polychrome entourant le placard où sont rangés les rouleaux de la Tora, lui-même est recouvert d’un superbe rideau en velours rouge bordé de soierie dorée avec en son centre des broderies représentant les Tables de la Loi surmontées d’une couronne et encadrées de deux lions. Comme pour d’autres synagogues, la galerie supérieure a été transformée en musée où on rassemblé des objets juifs ayant appartenu à des familles juives de Iasse.
MERARILOR-Synagogue des cultivateurs et vendeurs de pommes. Utilisée comme dépot pendant le régime communiste, elle été préservée de la destruction puis restaurée. En 2015 , elle a été inaugurée pour une remise en service. Elle abrite 7 rouleaux de la Tora et une arche sacrée et elle est aussi utilisée pour des réunions communautaires.
RUE BENJAMIN FONDANE. Se situe entre les deux synagogue en état d’activité. Benjamin FONDANE, écrivain juif, poète, essayiste et metteur en scène de théâtre et de cinéma, est né à Iasși en 1881 dans une famille juive d’intellectuels. Il avait émigré en France en 1923 et gazé à Auschwitz en 1944 après avoir été arrêté à Paris, par la Gestapo, après dénonciation.
LA MAISON DES MUSÉES . Ce complexe de musées, installé dans l’ancienne Chestura (préfecture de police), comprend cinq musées dans le même bâtiment : musées de la littérature roumaine, de la poésie, du théâtre juif, de l’enfance sous le communisme, et celui consacré au pogrom de Iassi en 1941. Nous nous sommes attardés, pour la plupart dans les salles des musées du Pogrom de Iassi et du théâtre juif Roumain

La présentation d’archives et les témoignages rassemblés par l’Institut National pour l’Étude de l’Holocauste en Roumanie « Elie Wiesel », fondé en 2005, ont permis de faire reconnaitre les massacres de Iassi auxquels avaient participé la police, l’armée et les services des transports Roumains et qui étaient passés sous silence, même après la fin du régime communiste. Le musée, dédié aux victimes de ces massacres montre des photos prises pendant le pogrom, des documents décrivant le trajet des trains dits de la mort et des témoignages de survivants et corroborés par la découverte de fosses communes non loin l’une l’autre d’où les corps de nombreuses victimes âgées de qqsmois à plus de 80 ans ont été extraits.
Vidéo de la visite du musée du pogrom de Iassi
MUSEE DU THEATRE JUIF Iassi c’est aussi la ville qui vit naitre le 1er théâtre professionnel juif en 1876. Le musée retrace son histoire en Roumanie dans 11 salles située au rez-de-chaussée. Une place importante est offerte à son fondateur Abraham GOLDFADEL, ses performances à travers tout le pays, et aussi aux performances des troupes de Iassi et de Bucarest du Théâtre Juif d’État pendant la période communiste (1949-1963), dont certaines poursuivent encore leurs activités. L’exposition est présentée sous formes de nombreuses affiches, des photos et des écrans où on peut visionner des extraits de représentation.

 AUTOUR DE IASSI

CIMETIÈRES JUIFS ET LIEUX DE CULTE. D’immenses dalles recouvrent des fosses communes dans lesquelles les corps des martyrs du Pogrom de Iassi avaient été ensevelis, souvent à des endroits où passaient les trains qui les déportaient.

À PACURARI, ces dalles étaient non loin des pierres tombales des héros juifs de la Première Guerre mondiale.

A ROMAN, on s’est arrêtés aussi devant la tombe de l’écrivain M. BLECHER (1909-1938), et devant les tombes de parents d’une des participantes au voyage.

RENCONTRE AVEC M. LE MAIRE DE HARLÁU
VISITE DU MONASTERE DE HARLAU


SYNAGOGUE RESTAUREE DE HARLAU

Notes prises par Perla Relkin-Webmaster AJCF
Merci à François Van Deth et Genevève Wittmann pour les nombreuses photos et
les l’enregistrement de vidéos qui accompagnent ce rapport.

Documentation
 Chronique de Richard PRASQUIER, notre ami et compagnon de voyage, sur radio J le 9 mai 2025.
 Le pogrom de Iași (28-30 juin 1941)- Histoire et mémoire, Carol Iancu-Temoigner 135 Varia
 J’ai vécu si peu-Journal du ghetto d’Oradea, Eva Heyman